Le
premier article de ce blog consacré au milieu underground parle du
mouvement Skinhead, arretez les préjugé 5 min et lisez cette article
pris ici.
Ca
paraît peut-être bizarre et contradictoire de parler de skins sur un
site consacré au ska, au punk et à une idéologie extrême-gauchiste.
Pourtant, cela ne l’est pas du tout : les skinheads traditionnels
(autrement appelés les " baldies ") ne sont pas racistes, homophobes ou
je ne sais quoi d’autre ! Parmi les skins, les néonazis (ou
" boneheads ") forment une faible minorité. Le problème est qu’a partir
du moment où on dit le mot " skinhead " sans un air de dégoût, on est
catalogué comme étant xénophobe, violent et pro-Hitler par 95% des
gens. Les gens ont dans ce domaine un manque d’information qui devrait
les empêcher de juger. Mais ils ne le font pas et cela fait des années
que les " baldies " se battent pour que l'on ne les confonde plus avec
les skins nazis, mouvement qui s’est développé après celui des
" baldies ". On parle évidemment plus des nazis que des autres car ils
font peur, rappelle l’horreur de l’époque d’Hitler et intéressent les
médias parce qu’ils font vendre les journaux. Attention, je ne suis pas
ici en train de faire de la publicité pour les " baldies " (je ne
partage d’ailleurs pas toutes leurs opinions) mais j’essaye de lutter
contre la désinformation et les insultes que subissent les skinheads. (
Oublions ces saletés de skins néo - nazis et appelons les skins normaux
" skinheads "). Essayons de brosser une rapide histoire du mouvement
skinhead.
Comme
la mode des rudeboys, le mouvement skinhead commence en Jamaïque peu
après les débuts du ska. C’est vers la fin des années 60 qu’ils y sont
le plus nombreux. Les skinheads n’avaient souvent pas les cheveux
totalement rasés, mais très courts. Ils portaient T- shirts, jeans,
" Doc Martens " à coque et bretelles et venaient pour la plupart de la
classe ouvrière. Ils écoutaient, comme les rudeboys, reggae, ska et
rocksteady. Les similarités avec les rude boys étaient nombreuses et
ils étaient aussi souvent le thème de chansons : " Crazy Baldhead " des
Wailers, " Skinhead Train " de Laurel Aitken... Les skinheads n’étaient
pas (et ne seront jamais ?)des enfants de coeurs : ils étaient souvent
antisociaux et parfois violents. Ils n’aimaient pas les hippies parce
qu’ils étaient sales alors qu’eux étaient plutôt fier de leur allure et
de la classe ouvrière qu’ils représentaient. C’est d’ailleurs bien
dommage qu’ils n’aient pas adopté l’ambiance peu violente des hippies.
Toutefois, ils étaient pour l’unité, l’égalité raciale et sociale.
D’ailleurs, avant d’être plus connus comme chanteurs de reggae, Peter
Tosh et Bob Marley n’avaient pas de cheveux et jouaient du ska !
Vers
1973, on retrouve le mouvement skinhead en Angleterre et après le léger
déclin du reggae et l’arrivée du rock n’ roll, un groupe de
Wolverhampton, " Slade ", fit découvrir aux skins un nouveau style de
musique : le " Oi ! ". Puis vint l’arrivée des Clash, des Sex Pistols
et du punk en général, qui est assez proche du " Oi ! " pour les
oreilles peu habituées. C’est à partir de 1977 que la culture skinhead,
du se battre contre le Front National fasciste anglais dont les
militants décidaient d’apprivoiser le côté un peu militaire du look des
skinheads. Des bandes de jeunes fachos se formaient et accusaient les
immigrés de prendre leur travail. Ces jeunes néo-nazis étaient anti -
noir, antisémite et anti - communiste.
La culture skinhead américaine, a quant à elle démarré vers 1975. Elle
était considérée comme une variante peu importante de la culture punk.
La mouvance des skinheads d’extrême droite y a démarré une dizaine
d'années plus tard avec le " American Front " et poussé par le Ku Klux
Klan. C’est en 1989 à Minneapolis, que vient l’idée de former une
organisation de skins anti - fasciste qui combattrait l’injustice
sociale et raciale. Son nom était le " Syndicate ". Depuis, il existe
plusieurs grandes associations de skinheads d’extrême-gauche tel que
les RASH (Red & Anarchist SkinHeads ) ou la plus grande, qui c’est
étendue dans le monde entier, les SHARPs (SkinHead Against Racial
Predjudice). Les SHARPs se sont formé à San Diego aux Etats - Unis.
Beaucoup de groupes de Oi ! et de ska actuels sont issus de la culture
SHARP ou RASH comme par exemple les allemands de " No Sports " ou les
parisiens de "Brigada Flores Magon".